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Texte de Christiane Laforge

Lu à la présentation de Jean-Marc E. Roy

au Gala de l’Ordre du Bleuet, le 3 juin 2017



Véritable phénomène de l’image, Jean-Marc E. Roy a-t-il le sang plus bleu que bleu? Depuis son arrivée à Chicoutimi en 2001, il démontre un tel engagement envers la région de ses 20 ans, qu’on le dirait empreint de l’esprit du fjord.


« Depuis mon arrivée au Saguenay, on aime dire de moi que je suis un serial shooter! Il est vrai que je m’efforce à tout faire dans la région, à engager des gens d’ici et de partager mon parcours. Bien qu’encore jeune, je crois honnêtement qu’en plus d’offrir un type de cinéma différent (qui semble plaire), je suis reconnu pour prôner la “démontréalisation” du 7e art. Mainte fois boursier depuis 2007, je dois avouer qu’il faut être un canif suisse de la production pour faire des vues en région, mais pour moi ça marche et je fais tout en mon possible pour que ça “contiCofondateur du mouvement de créations sous contraintes 3REG (2002), coordonnateur et directeur de la programmation du Centre d’artistes Espace virtuel et par la suite du Centre d’artistes Le Lobe jusqu’en 2015, il a été et est toujours membre de plusieurs conseils d’administration d’associations professionnelles de la région et d’ailleurs : le Conseil régional de la culture, la Bande Sonimage, La Pulperie, le Conseil de module du Département des arts de l’Université du Québec à Chicoutnusse” de même », confie-t-il.


imi. Jean-Marc Roy a été vice-président du Regroupement d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ). Il est membre de l’Association canadienne du Cinéma et de la Télévision.


Fils de Laurent Roy, tour à tour camionneur et peintre, surintendant et vidéaste, fils de Lucille Morin qui a fait carrière dans l’univers des banques et son plaisir dans la disco-mobile, Jean-Marc est né le 17 avril 1981 à Greenfield Park et a grandi à Brossard. S’il a rêvé d’être pompier, pilote d’hélicoptère ou opérateur de gigantesques grues dans son enfance, il s’est orienté tout d’abord vers l’animation à la radio lors de ses études au Conservatoire Lasalle. Mais c’est par l’image qu’il choisira d’exprimer le riche répertoire de sa pensée, séduit, voire conquis, par Une histoire inventée d’André Forcier.


« Forcier est le maître de la banalité rendue extraordinaire », explique-t-il à un journaliste du Devoir. Au printemps 2016, le jeune cinéaste, fort du financement de la SODEC, écrit son premier long métrage, Des histoires inventées. Un documentaire sur André Forcier, son mentor, surtout depuis 2006, alors qu’il a vécu auprès de lui plusieurs mois. Intense moment où il a pu collaborer aux scénarios de ses films Coteau rouge et Je me souviens.


Diplômé du Collège Ahuntsic de Montréal, Jean-Marc quitte la métropole pour s’installer au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Admis au baccalauréat interdisciplinaire en arts, cinéma et vidéo de l’UQAC, il y fera bien davantage.


Dès 2002, ce néo-saguenéen s’intègre à la vie artistique de sa nouvelle terre, contribuant activement au développement et au rayonnement de plusieurs organismes en arts multidisciplinaires. Au fil des ans, il sera journaliste-réalisateur pour Télé-Québec et Canal-Savoir et cinéaste formateur pour Wapikoni Mobile, studio ambulant de création audiovisuelle et musicale allant à la rencontre des communautés autochtones du Québec. Membre du jury de plusieurs concours, porte-parole, conférencier, animateur d’atelier, tant au Québec, au Canada qu’en Europe ou en Corée du Sud, Jean-Marc E. Roy se multiplie en action comme en engagement. Scénariste, réalisateur et producteur prolifique, il fait preuve de détermination et de grande autonomie. À partir de 2007, les bourses et subventions qui lui sont accordées par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), le Conseil des arts du Canada (CAC) et autres organismes de soutien, lui permettent de faire rayonner ses films au-delà de nos frontières. C’est le début d’une reconnaissance par ses pairs, alors que se multiplient les nominations, les mentions et les prix de prestige pour ses films en solo autant que pour ses films en duo avec Philippe David Gagné, son partenaire depuis 2008. À la fin de 2015, les deux cinéastes fondent La Boîte de pickup qui, outre la production de films très remarqués, contribue à développer le cinéma en région.


Jean-Marc E. Roy explique : « Je travaille fort afin de ramener (ou du moins conserver avant tout) la notion de production en région. C’est d’ailleurs une des raisons d’être de La Boîte de pickup; la volonté est, en plus de produire nos œuvres (Philippe David et moi) en fiction comme en documentaire, d’être une porte d’entrée pour les plus jeunes. D’être, éventuellement, des facilitateurs et d’arriver à offrir un réel support à la production ici, du Lac au Fjord. Et ce, à toutes les étapes nécessaires à une production professionnelle. »


La valeur de ce tandem Roy-Gagné a été soulignée par des récompenses prestigieuses. La plus spectaculaire demeure l’inscription de Bleu Tonnerre à la Sélection officielle de la 47e Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes en 2015. Ce film a aussi été nommé dans la catégorie meilleur court-métrage dramatique aux prix Écrans canadiens en 2016, ainsi qu’au Gala du cinéma Québecois (ex-Jutra). Cette même année, son film solo Nevermind, mettant en vedette Sophie Cadieux, a été projeté dans plus de 40 festivals sur les cinq continents et a remporté une dizaine de prix. L’Exploit de Cannes se répète en 2017, cette fois-ci avec Crème de menthe qui se retrouve en sélection, une fois encore, à La Quinzaine (49e).


Il faut dire que parmi l’imposant répertoire de Jean-Marc E. Roy, une vingtaine de ses productions et réalisations récoltent les honneurs année après année : Prix Gémeaux 2012 pour la série Pick-up : à la rencontre d’un bout du monde, Grand Prix du jury au festival Fantasia 2009 pour Panorama : Seeking Voïvod, récidivant l’année suivante avec Vivre à 35 milles à l’heure & Pachwork, également prix du public au 7e Documenteur de l’Abitibi-Témiscamingue. Anata O Korosu, film d’ouverture du 38e Filmets de Badalona en Espagne, est présenté au programme Talent tout court du 65e Festival de Cannes. Custos gagne le prix du jury et du public des Festivals de Québec et de Rouyn-Noranda, ainsi que le prix du public à Vitesse Lumière de Québec. À cet édifiant palmarès, ce jeune cinéaste peut ajouter, en 2015, le Prix Créateur de l'année du Conseil des arts et des lettres du Québec et le Prix Contribution Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean.


Discret sur sa famille, sa conjointe saguenéenne, ses « fils » Alain et Sylvain qui « sont ben d’adon » précise-t-il, Jean-Marc E. Roy commente avec modestie les honneurs reçus. Il déclare : « Le fait d'être reconnu par ses pairs, que ce soit dans le milieu du cinéma ou du web, c'est toujours flatteur. Ça cautionne d'une certaine façon le pourquoi on fait ça. »


Ce soir, ce n’est pas uniquement la reconnaissance de ses pairs qui lui est donnée, mais celle de toute une région qui veut lui dire : « Tu es des nôtres ».



Le 3 juin 2017


JEAN-MARC E. ROY


Cinéaste remarquable,

pour sa contribution exceptionnelle au développement

du court métrage, du documentaire, du cinéma en région

et pour son rayonnement international


fut reçu Membre de l’Ordre du Bleuet

mardi 24 octobre 2017

JEAN-MARC E. ROY SUR VIDÉO AU GALA 2017 DE L'ORDRE DU BLEUET




Quelques minutes

pour se souvenir d'un grand moment

JEAN-MARC E. ROY





Membre de l'Ordre du Bleuet
le 3 juin 2017
a reçu son certificat d'honneur des mains de
Germaine Tremblay
Secrétaire au conseil d'administration 
de La Société de l'Ordre du Bleuet.

Texte : Christiane Laforge
Lecteur : Paule Therrien
Technicien du son : Gilles Chamberland
Metteur en lecture : Daniel Jean
Montage du diaporama : Ariel Laforge

Avec la collaboration de  Radio-Canada pour l'enregistrement de la narration. 
        

POURQUOI L'ORDRE DU BLEUET

L'intensité et la qualité de la vie culturelle et artistique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est reconnue bien au-delà de nos frontières. Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.La grandeur d'une société se mesure par la diversité et la qualité de ses institutions culturelles. Mais et surtout par sa volonté à reconnaître l'excellence du parcours de ceux et celles qui en sont issus.